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19 novembre 2011 6 19 /11 /novembre /2011 04:26

2462ehc_19.jpegIl y a de ces moments où l'on prend le temps de s'arrêter. Ces moments sont rares, souvent brefs. Ils surviennent habituellement lorsque l'on attrape un gros méchant rhume ou encore, quand un événement innatendu nous happe de plein fouet. Soudain, comme si les aiguilles de l'horloge de nos vies s'étaient arrêtées, on prend le temps de penser à tout ce que l'on a vécu. Inéluctablement, durant ces moments de réflexions profondes, j'arrive à la même conclusion: le temps passe trop vite! Je me demande si je vis dans l'inconscience perpétuelle ou si inconsciemment j'évite à tous prix, les brefs instants de symbiose avec le moment présent. Je ne comprends pas trop le comment et le pourquoi. cela dit, il me semble qu'il n'y a pas si longtemps, je pédalais sur mon superbe bicycle bleu à siège banane, j'allais à l'école, j'échangeais mon premier baisé et je n'avais pas tant de responsabilités. Que s'est-il passé entre hier et aujourd'hui?

Si on pense à notre durée de vie, elle est infiniment négligeable dans l'immensité du temps qui passe. Nous avons un battement de paupière pour naître, accomplir deux ou trois trucs et mourir. C'est vrai, l'âge de la terre est actuellement estimé à 4 554 milliards d'années, moi j'en ai que 78 pour tout faire ce que j'ai à faire.... Tasse-toi mon oncle!


Chacun choisi sa façon. En général, on essai de ne pas trop perdre de temps dans l'enfance. C'est probablement le moment le plus sympa, mais il faut l'avouer, il n'est pas très productif. Mon cousin Pierrot, lui a choisi de ne jamais grandir. Il reste dans son monde de bandes dessinées et de barbe à papa et vous savez quoi? Lui, ça le rend heureux, même à 40 ans!  Je le regarde et je ne comprends pas, mais c'est son choix, et qui suis-je pour le juger? Moi, je fait partie du monde des grands, des vieux, même si le lien qui me rattache à mon enfance est toujours présent. Je m'y plonge parfois lorsque je baisse les gardes, lorsque tout le monde des adultes devient trop lourd sur mes épaules, mais ce n'est que pour un bref instant. Dans le monde des adultes, on n'aiment pas les grands enfants, on n'aime pas les indécis, les pas branchés. Lorsque l'on est un Adulte avec un grand «A», on ne vit pas entre deux mondes, on fait ses choix, on ne demande pas aux autres de les faire pour nous comme les enfants. Ma nièce Maude-Sophie l'a compris à 9 ans! Il y en a qui sont plus précoce que d'autres.


Plus j'avance dans ma vie, plus je me rend compte que le temps passe vite et que l'on court après le temps, tout le temps. Aujourd'hui on pense à demain. Demain, on pense à la semaine prochaine. Il me semble que parfois, nous passons notre vie à courrir. Étonnant que l'espérance de vie augmente en s'épuisant ainsi. Étonnant aussi que lorsque l'on devient trop vieux, on retombe en enfance et que nos souvenirs les plus significatifs sont ceux de jadis. Je réalise, lors de mes fugaces moments de lucidité, que l'on ne prend plus le temps car on est prit par le temps qui passe. De toute façon, les gens qui prennent le temps sont toujours en retard et les adultes n'aiment pas ceux qui sont en retard. Quand on est adulte, on est responsable. En tout cas c'est ce que Maude-Sophie m'a dit très sérieusement l'autre jour.

Et que dire du temps perdu? Est-ce que l'on perd vraiment du temps quand on prend le temps? Le temps de vivre ce que l'on a à vivre. Le temps d'écouter les autres, le temps de s'écouter? Nous vivons dans le monde de l'instantanné, du jetable, du court terme. On approfondie plus, on applatit. Veut-on que notre propre vie soit à l'image de la société que nous avons construite? Avons-nous vraiment le choix?

 

Vite le temps file...

Au repos, le coeur effectue de 60 à 80 battements à la minute, mais comme on ne semble vivre que sur l'autoroute de la vie, qui respecte vraiment les limites de vitesse? Pas surprenant que l'on se sent trop souvent à bout de souffle. On doit faire tellement de choses en si peu de temps. Pas assez des horaires de travail, on croule sous les horaires de nos vies.

Le passage du temps nous fait vieillir, c'est inévitable. Devenons-nous vieux trop vite à courrir ainsi? Je ne sais pas. Mes amis baby-boomers commencent à se sentir vieux et les voilà qu'ils courrent après une jeunesse à retrouver. Allez comprendre... Je souhaiterais vous dire que désormais, je vais prendre le temps de vivre, de profiter de l'instant présent, de savourer chaque minute, mais je sais que je vous mentirais. Le monde dans lequel je vis ne me le permettrait jamais! Et puis de toute façon, je sens que mon moment de clarté tire à sa fin. 

 

Désolée, je dois vous quitter, j'ai un million de choses à faire!

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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 05:55

C'est l'art de se regarder dans la glace
et de ne voir que soit.

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9 juillet 2011 6 09 /07 /juillet /2011 17:56

dominique strauss kahn et anne sinclair referenceJ'ai commencé à écrire cet article en juillet dernier. Je ne croyais jamais le publier, mais lorsque j'ai entendu à la radio la semaine dernière, la nouvelle poursuite du couple contre le Figaro pour atteinte à la vie privée, je me suis dit, non mais ce n'est pas possible! Voici donc mon article:

Je suis toujours un peu estomaquée lorsque je vois la résilience dont certaines femmes font preuve au nom de l'amour avec un grand A. Existe-t-il un sujet plus complexe, surtout lorsqu'il s'agit de comprendre les motivations profondes d'une femme ou d'un homme à se battre au nom de l'amour? Faut-il se battre jusqu'à se détruire? Personne ne peut juger. Mais on peut se demander pourquoi?  Est-ce l'amour dans sa forme la plus pure, l'immense besoin de se sentir aimé à tout prix, le désir de ne pas être confronté à un échec, ne pas perdre la face ou encore la soif de pouvoir? J'imagine que chacune ou chacun a ses raisons. Chose certaine, dans notre société, et ce, depuis des lunes, l'acte sacrificiel de la femme en amour a toujours été admiré sur la place publique. C'est une sainte pour endurer ce qu'elle endure! Ce qu'elle est courageuse! Elle l'aime d'un vrai amour! Ou encore, qu'elle force de caractère! Chacune a ses limites, chacune est prête à se sacrifier jusqu'à un certain point. D'un point de vue extérieur, il est difficile de comprendre les raisons de cette obstination amoureuse, on doit laisser aller, car j'ose croire que même l'amour peut se dénaturer après un certain temps. Combien de couples restent ensemble parce que c'est plus facile que de se séparer. On apprend à vivre avec un bonheur médium-saignant. Avant que les femmes aient accès à l'éducation, elles ne manquaient pas d'intelligence, elles ne pouvaient simplement pas subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs enfants. Mais aujourd'hui, qu'est-ce qui justifie ce comportement archaïque?

 

Le cas d'Anne Sinclair est particulièrement intéressant. Riche héritière de l'empire de son père, femme d'une intelligence remarquable qui l'a prouvé grâce à sa carrière de journaliste chevronnée,  femme de pouvoir, femme d'une beauté indéniable qui peut faire tomber tous les hommes est à mes yeux, une femme consternante. Mariée à Dominique Strauss-Kahn en 2001, après l'avoir interviewé sur le plateau de son émission Sept sur Sept deux ans plus tôt, elle reste comme un roc aux côtés de son amoureux. Strauss-Khan a été accusé à maintes reprises d'infidélités, d'agressions sexuelles voire même de viols. Madame Sinclair a choisi le deni absolu devant les médias et son cercle social. On raconte même qu'elle quitte la table lorsqu'une allusion est faite au sujet de son chaud mari. Devant les médias, elle a toujours proclamé son amour pour lui. Le sperme de ce dernier a été trouvé sur les vêtements d'une femme de chambre à New-York, mais elle croit toujours en son innocence. Elle le croit ou elle l'accepte? Quelle force de caractère encence la presse européenne. J'en ai marre que ce soit toujours la faute des femmes avec les réflexions du genre: la petite l'a allumé. Pourquoi protège-t-on ce type d'agresseur? Parce qu'il sont intelligents, parce qu'ils sont riches, parce qu'ils sont puissants? En juillet dernier, plusieurs Français souhaitaient le retour de Strauss-Khan à la présidence du parti socialiste, aujourd'hui ils s'en mordent les doigts. Pourtant, plusieurs répondent que sa vie personnelle n'a aucune importance pour eux. Je ne suis pas d'accord. Il y a des choses qui ne sont pas acceptables dans la société!

 

Je pense à Hilary Clinton qui a passé quelques années dans les journaux aux côtés de son Bill qui courait après tous les jupons, à Jackie Kennedy qui est toujours restée gracieuse devant les fresques amoureuses de son mari. Toutes ces femmes me semblent intelligentes, mais je ne les comprends pas. Peut-être qu'après tout, je ne comprends rien à l'amour. Ils me semble que ces riches et puissants auront toujours la capacité de manipuler la justice et les médias de façon à nous faire douter de la véracité des accusations portées contre eux. Ils seront toujours innocents. On ne va pas en prison pour avoir violé une femme lorsque l'on est riche. C'est qu'elle veut de l'argent. Il y a quelque chose de démagogique dans ce comportement, quelque chose qui me fait comprendre que les femmes sont toutes des putes. Et c'est là que j'ai de la difficulté à comprendre ces femmes intelligentes, puissantes qui valident de tels comportements.

 

Mais ce pattern existe-t-il que chez les riches et célèbre? Je ne crois pas. La différence c'est que les femmes qui se sacrifient au nom de l'amour, au quotidien, on n'en parle pas dans les journaux. Violence, manipulation, viol, et dans la majorité des cas, un amour sous respirateur. Il n'y a pas de 911 d'urgences pour les amours sous respirateur. Elles se retrouvent chez le psy à essayer de comprendre pourquoi elles restent dans une situation qui les rend malheureuses, ou trop souvent, elles endurent en silence. Mais l'intensité de l'amour vrai, ne serait-ce que quelques moments, n'en vaut-il pas la peine? Faut-il vraiment souffrir pour l'amour? Je n'en sais rien. Reste que les comportements déviants des hommes et des femmes qui mènent notre société, n'a rien de beau. Il faut se le dire!

 

Pour ceux et celles qui désirent voir un historique de l'histoire:
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/l-effarante-double-vie-de-dsk_1051098.html

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25 juin 2011 6 25 /06 /juin /2011 00:00

trefleL'autre jour ma tante Béatrice m'appelle pour me demander des nouvelles. La discussion bifurque, comme d’habitude, vers son sujet de prédilection : Céline Dion. Béatrice est assurément LA plus grande admiratrice de Céline. Enfin, elle me demande si je suis superstitieuse. Je lui réponds que non. Elle me dit que Céline, elle, touche les pouces de chaque membre de son équipe avant d'entrer sur scène en gage de chance pour le spectacle. Elle ajoute que Céline a plein de rituels superstitieux comme celui-là. « Ah bon », je lui réponds, « et toi, l’es-tu Béatrice? » Elle éclate de rire et me lance du tact au tac, « mais bien entendu… ». 

 

TO BE OR NOT TO BE
Après l’appel, je n’ai pu m’empêcher de réfléchir à la question. Évidemment, dans la simple vie qui est mienne, je n'ai pas à toucher aux pouces de personne, pour quelque raison que ce soit. Mais suis-je superstitieuse? Chose certaine, si je marche sur la rue et j’aperçois un sou noir sur le trottoir, je le ramasse, même si je trouve l’idée bête de perdre mon temps à le faire. Cela dit, beaucoup de gens le font aussi.
S'il y a quelqu'un avec moi, je lui donne le fameux sou car j'ai entendu dire que c'est un signe de chance. Toutefois, je n’ai aucune espèce d’idée si cela est véridique ou complètement faux. Je ne me souviens même plus où j’ai pu entendre cela. C’est peut-être mon voisin d’enfance, Martin, qui l’a inventé et je traîne cette conviction en moi depuis des lunes. Ultimement, je me dis que mieux vaut ne pas « prendre de chance » avec la Chance.  Si je suis seule, je ne mélange pas ledit sou avec toutes les autres pièces dans mon porte-monnaie. Je le dissimule dans un endroit « spécial »… que malheureusement, j’oublierai très vite. Peut-être que la seule chance que cette pièce de monnaie m'apportera, c'est de jouer son rôle lorsque je pourrai la refiler si j'achète pour 4,31$!

Il m'arrive aussi de ne pas piler sur les « craques de trottoir ». Pourquoi? J'imagine que c'est plus un jeu auquel je m'adonne lorsque je suis particulièrement blasée qu'une superstition. Nanmoins, si je me dis que si je ne pile pas sur les 34 prochaine «craques» je vais gagner à la loto, me rend perplexe.  À bien y penser je ne marche jamais sous une échelle, jamais! Si j'échappe du sel, j'en jette une pincée par-dessus mon épaule. Je crains les vendredis 13, je n'ouvre jamais un parapluie dans ma maison et j'ai cassé une fois un miroir dans ma vie et j’ai pris 7 ans à m'en remettre. Est-ce cela être superstitieux? 

« Ouf, je l'ai échappé belle. Je touche du bois!» Voilà une phrase que l'on entend souvent, même chez les « non-superstitieux ». Toutefois, de nos jours, ne trouvez-vous pas qu'il est de plus en plus difficile de trouver du vrai bois? C'est vrai! On conjure le sort naïvement et paf! Impossible de trouver un morceau de bois! Cela me rend folle, car j'ai l'impression qu'une fois que je l'ai dit, JE DOIS toucher du bois. Hélas, dans notre monde IKEAesque façonné de polyuréthane, conjurer le mauvais sort devient de plus en plus ardu....

 

Maître ou esclave de sa destinée?

L’Homme ne comprend que peu de choses dans l'immensité de l'Univers. Tout ce qui lui échappe, et la liste est longue, il tente d’y donner un sens, une raison. La religion répond à beaucoup de questions pour certains. Pourquoi la mort dun enfant? C’est la volonté de Dieu. Pourquoi suis-je malheureux? C’est Dieu qui me punit. Pour d’autres, cette spiritualité s’exprime de façon différente, elle peut répondre à des interrogations. Qui n’a jamais utilisé un gris-gris? Un porte-bonheur? Les enfants en ont souvent, les grands aussi parfois. Lorsque j’étais jeune s’était la mode des «pattes de lapin ». Il y en avait de toutes les couleurs, de toutes le formes et on les portait de toutes les façons imaginables.
Qui n’a jamais tenté de prêter au hasard un rôle décisionnel dans sa vie? Si je vois une automobile jaune, c'est le signe que je dois la demander en mariage. Si le feu de circulation change au rouge dans les trois prochaines secondes, je quitte mon emploi! 

Notre ami Freud s’était fait une idée bien claire là-dessus. Dans son ouvrage Psychopathologie de la vie quotidienne, Sigmund croit que, ce que l’on veut souvent prêter au hasard ou aux prémonitions, c'est en réalité ce que l’on veut vraiment au plus profond de soi, mais que nous sommes incapables d'exprimer, c’est-à-dire nos désirs refoulés. Ouin, ça c’est Freud alright! Personnellement, je ne me payerais pas une psychanalyse pour ça!

 

Les bons et les mauvais signes

Nathalie, une ancienne voisine, avait l’impression que la vie s’acharnait sur elle. À vrai dire, moi aussi je le croyais lorsqu’elle me racontait tout ce qui lui arrivait. Dans la même année, elle avait rompu avec son chum, elle avait eu un accident d’automobile le jour même où elle avait oublié de poster l’enveloppe avec sa cotisation d’assurance, elle avait aussi attrapé une bronchite, s’était fait hospitalisée pendant une semaine et avait attrapé un type de E-quelque chose qui avait prolongé son séjour de deux semaines (je m’étais occupée de ses chats Bing et Bang), et finalement, elle avait subit un méga dégât d’eau dans sa cuisine. Genre de tranches de vie annuelle à en perdre le souffle. Elle me disait, « mais qu’est-ce que j’ai fait au ciel? Pourquoi la Vie s’acharne sur moi ainsi?» S’en était devenu presque pathétique. Une angoisse généralisée s’était emparée d’elle. Un jour elle me dit:

- J’ai décidé de prendre ma vie en main. C’est moi qui décide maintenant, regarde! 

Elle sortit un bout de tissu en crêpe d’un vert défraichi.

- Ok, tu veux m’expliquer ? je lui demande.
- C’est un bout de la robe de ma Mémère Landry.
-  Ok, tu veux m’expliquer ? je lui demande.
- Je le garde avec moi, je le mets dans mon porte-monnaie, comme ça, elle est toujours avec moi.
-  Ok, tu veux m’expliquer ? je lui demande.
- Mémère Landry m’aimait beaucoup, on avait comme, comme une connexion spéciale, tu sais? Nous étions très proches. Avant de mourir, enfin, la dernière fois que je l’ai vu avant qu’elle meure, elle m’avait dit qu’elle serait toujours avec moi. Tu comprends? Maintenant elle le sera. Lit-té-ra-le-ment! Nathalie sourit.

Donc Mémère Landry fut « ré-incarnée » dans le porte-monnaie de Nathalie. Pendant un certain temps, tout sembla aller un peu mieux, jusqu’au jour où Nathalie fut victime d’un vol par infraction dans son appartement.  Le filou se sauva avec le porte-monnaie et la Mémère dedans. Nathalie sombra dans une profonde dépression, son chat Bang rendit l'âme sous les chapeaux de roue d'un chauffard et je suis déménagée. Je ne sais plus ce qui est arrivé à Nathalie après, car nous avons perdu le contact. Toutefois, j’espère sincèrement qu’elle a pu trouver un autre bout de la robe verte de sa Mémère.

Parfois il y a des choses auxquelles nous avons besoin de nous accrocher. Ce n’est peut-être pas la bonne façon de faire, mais qu’on les appelle superstitions, gris-gris, fétiches, porte-bonheurs ou hasards, ces signes imaginaires nous donnent l’impression de comprendre des choses pour lesquelles notre esprit n’est pas encore assez « évolué » pour saisir. Nous méritons tous que le bonheur s’installe chez soi. Je remercie tous les jours la Vie de me donner tant et je souhaite que cela continue.

Enfin, je croise les doigts. 

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22 juin 2011 3 22 /06 /juin /2011 04:04

radioMon mari Ben a une routine stricte. Tous les matins, y compris la fin de semaine, il se lève à 6 h 17. Pourquoi les minutes incongrues me demandez-vous? Et bien, un jour, après une panne d'électricité, il programma son radio-réveil 3 minutes de moins que l'heure réelle. Il a toujours gardé ce trois minutes de moins dans sa vie. Il l’a même retranché sur sa montre et sur l‘horloge dans son auto. Chaque matin, lorsque son radio-réveil sonne à 5 h 57, il pèse deux fois sur le bouton d'arrêt momentané, et 2 x 10 minutes plus tard, il se lève à 6 h 17. Je crois qu'un jour, lorsqu'il va mourir, ce sera 3 minutes plus tôt que prévu.  Si nous avons un rendez-vous, il sera là très exactement 3 minutes à l’avance. Si je suis en retard de 20 minutes, ce sera de 23 minutes pour lui. Ben a une routine stricte, sa vie est réglée au quart de tour… moins 3. J'imagine que ça le sécurise. Il se lève chaque matin et ne se pose pas de questions. Son corps exécute, presque de façon robotique, les tâches les unes après les autres. Chaque chose à sa place, chaque chose en son temps… moins 3. Bref, Ben me déprime. Pour lui, je personnifie le chaos.

 

Chaos = moi!

Personnellement, la routine me tue. Je me demande parfois si Ben me tue... à petit feu, à coup de trois minutes. Je suis incapable de vivre dans un pareil étau,esclave du temps, esclave de ma propre vie. J'en discutais avec des copines l'autre jour et à ma grande surprise, même si elles vivaient à la bonne heure, la routine faisait partie de leurs vies aussi et cela leur semblait bien ainsi. Pourquoi cela me rend folle? Vivre et revivre le jour de la marmotte, très peu pour moi. J'ai besoin de sensations fortes, j'ai besoin de me sentir vivre, de respirer, d'être libre, de provoquer des palpitations cardiaques chez les autres et chez-moi aussi. C'est ça vivre non? Donnez-moi ma date de mort aujourd'hui et je préfère mourir immédiatement!
 

Un jour, j’ai voulu faire goûter à mon mari les joies de l’imprévu, de l'inconnu. L’ivresse de s’abandonner à l’incertitude, à la surprise, au moment présent. La veille de notre 5e anniversaire de vie commune, j'ai préparé mon plan. Puisqu'il travaillait tard, je suis passée en vitesse chez Mimi, ma coiffeuse, et je me suis fait teindre en rousse, de retour à la maison j'ai changé ses chaussettes de tiroir, j'ai réarrangé la garde-robe et j'ai remis son cadran à la bonne heure. Je me suis couchée avant qu'il arrive et j'ai feint le sommeil profond quand il s'est couché. Le lendemain matin, moi qui suis une traineuse de lit invétérée, je me suis levée à 6 h 14 et j'ai préparé, un mercredi matin, des sandwichs aux oeufs au lieu du traditionnel poulet. Vers 16 h, je lui ai lancé une invitation impromptue pour aller prendre un verre dans un nouveau bistro . 

 «Mais pourquoi?» me dit-il

«On fête l'anniversaire de notre première rencontre» rétorquais-je

«Mais on n'a jamais fêté cela, on fête notre anniversaire de mariage, mais pas la première rencontre!» me dit Ben

«Et pourquoi pas? Tu as bien mangé un sandwich aux oeufs ce midi?» avançais-je

«Euh, je me suis acheté un sandwich à la dinde, tu sais, en milieu de semaine c'est de la volaille» dit-il repentant

«Alors, tu me dois un verre pour m'avoir fait préparer un sandwich pour rien!»

«...je sais pas...» fit-il, hésitant

«Allez, rendez-vous à 17 h 15»

 

À 17 h  je faisais le pied de grue. Ben arriva et nous entrâmes. Il fixa sans cesse ma chevelure de feu. Je voyais dans son regard, qu'il n'aimait pas cette couleur, qu'il ne pourrait s'y habituer. Je ne m'en troublai point. J'aimais le voir déstabilisé. C'était le but! 

De retour à la maison, j'avais donné la clé de notre appartement à mon amie Suzanne et une douzaine de nos potes nous attendaient pour célébrer avec nous. Ben est entré...
 

« SURPRISE!!! ›


Ben est tombé raide mort.
 

Infarctus!
 

Je dois avouer que là, pour la première fois, c'est lui qui m'a prise au dépourvu. Choquée, cette soirée s'est déroulée comme si j'étais dans un rêve...
Ambulance...
Stroboscope...
Hôpital...
Médecin....
Retour à la maison...
Un regard furtif dans la glace, «le roux ne me va vraiment pas».

Avant de me coucher, j'ai remis le cadran trois minutes à l'avance. Je n'ai pas dormi. La sonnerie a retenti à 5 h 57, puis à 6 h 07, puis à 6 h 17 et je me suis levée. Je me suis regardée dans la glace.  J'étais toujours rousse. Ce n'était pas un rêve. Ben et la Vie m'avaient donné ce que je souhaitais. Mais pour réaliser ce voeu, Ben en avait payé le prix. Il est sorti de l'hôpital deux semaines plus tard. Je me suis assurée que tout était bien comme avant. Ben m'a avoué qu'il avait une maladie cardiaque et que la routine lui avait été prescrite. «Ah...» fis-je. Je me suis dit que s'il me l'avait dit avant j'aurais pu comprendre. Trop tard maintenant. D'un commun accord, nous avons réalisé que nous n'étions pas faits l'un pour l'autre. Ben et moi étions à l'opposé du spectrum du temps même si pendant debrefs momentst nous vivions au même diapason. Mais ces moments étaient trop courts pour vraiment les apprécier, pour vraiment les qualifier de moments de bonheur.

 

Depuis deux ans, je vis seule. Je vis toujours trois minutes à l'avance. J'ai essayé de mettre mes cadrans à l'heure, mais je me sens mal. Je ne sais pas si c'est de la culpabilité ou une routine que j'avais adoptée sans m'en rendre compte. Je gère un peu de chaos dans ma vie, c'est dans ma nature, mais j'ai de nouvelles petites habitudes. Quand je pense à Ben, je me demande toutefois ce qui m'avait tant attiré en lui pour en faire mon époux. Il était si différent, et au début, je dois me l'avouer, cela m'avait déstabilisé, cela m'avait obligé à casser ma routine. Mais cette routine se réinstalle sous d'autres formes, souvent sans que l'on s'en aperçoive. Si la routine m'a tué une fois, elle ne m'aura pas encore une fois!

 

 

 

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18 juin 2011 6 18 /06 /juin /2011 00:00

red buttonUn jour ou l'autre vous allez peser sur le mauvais « piton »! C'est inévitable, il y en a partout, il y en a trop. Les conséquences peuvent varier de la crise de nerfs, au découragement total, c'est selon le cas. Regardez le beau « piton » rouge à la droite cet article et dites-moi que s'il était à côté de vous vous ne seriez pas tenté de peser dessus! Dans le temps il y avait les « switchs ». Mis à part celles qui nous permettaient d’allumer ou d’éteindre les lumières, on dirait que l'on y pensait deux fois avant d'y toucher. C'était important une «switch», il y en avait peu et elles étaient souvent positionnées dans des endroits stratégiques...Chez moi, c'était mon père qui touchait aux « switchs », rarement ma mère osait le faire. Quant à moi elles m'étaient strictement interdites, à moins qu'on me dise précisément quand y toucher et quoi faire avec. Dans le cas du piton c'est très différent. Souvent on y touche, sans penser aux conséquences.  Il faut comprendre que la « switch » allumait ou fermait. Aujourd'hui, le « piton » se camoufle sous diverses formes. Souvent il produit l'effet désiré, mais parfois il efface ou détruit de façon irrémédiable.


Les petits « Jos connaissants »

Il ya deux catégories d’humains. Ceux qui lisent les manuels d’instructions et ceux jouent innévitablement avec tous les « pitons». Personnellement, je fais partie de la première catégorie et j’ai une aversion pour ceux qui font partie de la deuxième catégorie. Le conflit survient lorsque les membres des deux catégories essaient de faire fonctionner un appareil en même temps. Pendant que le premier lit les instructions, le deuxième s’amuse à presser tous les « pitons ». Lorsque le premier  est fin prêt à faire fonctionner ledit appareil, il est trop tard. Il faut recommencer à zéro en utilisant le « piton reset ». Étrangement, ce « piton » est habituellement un trou. C’est à n’y rien comprendre!


Le ludisme du piton

Dès que l'on voit un « piton » on a le goût d'y toucher, c'est plus fort que nous. C'est peut-être sa forme souvent arrondie, plutôt naïve, colorée, joyeuse et risquée qui nous attire tant. Et puis il y a la curiosité. Nous savons qu'en le pressant quelque chose se produira. Le piton appelle au jeu, surtout s'il est de couleur, car d'or et déjà, on déduit que celui-là, il est spécial. Les « pitons » rouges sont habituellement les plus attirants, c’est comme pour les Smarties.

Aujourd’hui les « pitons » font partie intégrante de nos vies. On les retrouve sur les ordinateurs, les jeux vidéo et les objets qui nous facilitent la vie. Quel est le terrain de jeu privilégié des « pitons » me demanderez-vous? La manette!  Vous possédez un objet électronique? Soyez assuré qu’il a une manette. Ipod, ordinateur, stéréo, ventilateur, chaque appareil peut se manipuler du bout du doigt. Les fournisseurs de gadgets ont même inventé une super manette qui contrôle les autres manettes. Pas fou pour un sou comme disait ma grand-mère! Maintenant, je ne ressens plus le besoin de me lever pour faire quoi que ce soit. Je ne vais plus au gym puisque la seule partie de mon corps qui doit être performante aujourd'hui, c'est mon index. On se demande pourquoi la nouvelle génération a tendance à faire de l’embonpoint! Mais attention, le piton peut aussi être dangereux.

 

L'ordinateur: le temple du piton!

À mon avis, les pitons les plus sournois se retrouvent sur les ordinateurs. Sur les ordinateurs il en existe plusieurs variétés. Il y a ceux que nous utilisons fréquemment comme les touches des lettres et des chiffres. Il y a ceux que nous utilisons de temps en temps, mais que nous repérons facilement. Il y a ceux dont on n’a aucune idée à quoi ils servent. Finalement, il y a ceux que l'on presse une fois et qui détruisent. Ceux-là, ils ont tendance à disparaître après coup et il est impossible de les localiser à nouveau.

L'autre jour, mon collègue de travail bosse sur un texte important qu'il doit remettre dans un délai plutôt serré. Inspiré par la matinée tranquille, une inspiration divine guide ses doigts qui pianotent sans arrêt sur le clavier. En fin de matinée, il m'interpelle et me demande de venir y jeter un coup d'oeil à son oeuvre. Je commence à le lire et ma foi, je suis très impressionnée.

- Euh, tu l'as sauvegardé hein? Lui dis-je après avoir lu le premier paragraphe.

- Oups, attend, je vais le faire immédiatement, rétorque-t-il. 

Il pèse sur un piton et l'écran devient noir.

- Ahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr!

Mais, mais, qu'est-ce qui se passe? Où est mon texte? Qu'est-ce que j'ai FAIT? Je n'ai rien touché pourtant!?! Mais si , j'ai touché à quelque chose... Mais sur QUEL PITON j'ai pesé... Tu as vu toi? Tu as vu QUEL PITON? Mais où il est rendu? J'ai sauvegardé comme à l'habitude pourtant. Mais QU'EST-CE QUI ARRIVE? Non, mais JE N'AI PAS TOUT PERDU hein? Ce n’est pas vrai? Foutu ordi À LA CON! Mais ce n’est PAS VRAI? Sur quoi j'ai pesé, T'AS VU OU PAS? RÉPOND-MOI POUR L'AMOUR DU CIEL! T'AS VU SUR QUEL PITON J'AI PESÉ? MAIS Ce N’EST PAS VRAI, JE N'AI PAS PERDU TOUT LE FRUIT DE MON TRAVAIL? NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON!

Il a tout perdu.

Son texte.

Son sang froid.

Sa tête. 

Note importante: lorsque survient un moment où l’on a été victime d’un « piton » malveillant, la majorité des gens a tendance à faire de la « pitonite aiguë ».  Les symptômes sont faciles à déceler : une folie soudaine s'empare de la personne qui commence à taper frénétiquement sur tous les « pitons » qui ont le malheur de se trouver devant elle. Croyez-moi, cela ne règlera jamais le problème,  cela peut défouler peut-être, mais le problème s’aggravera. Si vous vous demandez ce qui est arrivé à mon collègue de travail, et bien il a sombré dans une profonde dépression pour le reste de la semaine. Moi, depuis ce matin mardi matin maudit, je regarde mon clavier avec crainte.

Souvent dans la vie, c'est l’ironie qui l’emporte. Me croirez-vous qu’en voulant publier cet article sur les fameux « pitons », j’ai oublié de sauvegarder les modifications de dernière minute que j’y avais apportées? Je ne sais plus sur quel « piton » j’ai oublié d’appuyer, mais j’ai perdu l’article sur lequel j’avais travaillé durant toute la semaine. C’est ainsi mes amis. On n’est jamais à l'abri de peser sur le mauvais « piton »! Aaaaaahhhrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr!


Québéquismes expliqués pour mes amis d'outre-mer,

 

Un piton est un bouton ou une touche.
Une «switch» est un anglicisme pour interrupteur.

 

Si vous avez aimé cet article, appuyez sur « j’aime ». Cette semaine j’ai atteint le millier de pages lues. Je saisis donc cette opportunité pour remercier mes fidèles lecteurs, ceux qui se manifestent et ceux qui sont plus discrets. 

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11 juin 2011 6 11 /06 /juin /2011 00:00

sac-plastiqueL'autre jour mon amie Dominique m'appelle car elle est dans tout ses états! Tu dois écrire un article sur les sacs à 5 cents! Imagine, je reviens de la pharmacie où j'ai acheté des trucs pour plus de cent dollars. Une fois arrivée à la caisse, la demoiselle me demande si je désire un sac pour 5 cents de plus! Que pensait-elle? J'avais 15 articles sur le comptoir, je devais me les mettre entre les dents? (Elle est drôle Dominique !). Je me suis demandée si c'était déraisonnable d'être outrée depayer 5 cents de plus, lorsque l'on achète pour cent dollars. Non, je la comprends Dominique. Cela n'a rien à voir avec l'argent, c'est le principe.

 

 

Il est vrai que les magasins ont sauté dans a vague « écologique » à pieds joints. Si vous me demandez ce que j'en pense, je ne crois pas que ce soit par choix, mais plutôt par obligation. Vous n'avez qu'à jeter un coup d'oeil dans les comptoirs. On voit toujours autant de fruits et de légumes dans des barquettes et à moins que je me trompe cela est tout autant anti écologique que les sacs de plastique. Les produits des grandes industries alimentaires sont toujours aussi sur emballés qu'avant. La seule différence c'est que nous payons les sacs en plastique, nous les consommateurs, car, il faut être écolo, c'est la tendance. N'y a-t-il pas le mot LOGIQUE dans écologique? Personnellement, je soupçonne qu'à 5 cents le sac, nous payons leur confection, nous les réutilisons en faisant de la pub pour l'entreprise et probablement qu'il reste quelques cents de profit pour le supermarché. En plus, depuis que je les paye ces foutus sacs, je n'arrive plus à m'en débarrasser. J'ai peut-être un petit côté radin ou écolo, selon votre interprétation, mais j'ai une armoire que je n'ose pas ouvrir de peur de me faire attaquer par un bataillon de petits sacs frustrés. Je ne sais plus quoi faire avec tout ce polyéthylène. Le discours écologique me dit que je ne peux plus les jeter, car ils prennent 400 ans à se décomposer, je les réutilise, mais vu la qualité, ça ne dure pas très longtemps. Je me sens coupable du début à la fin.

 

Pourquoi ne pas proposer une solution de remplacement? Ne sommes-nous pas allés sur la lune ? Ne peut-on pas figurer un composite qui ne bousille pas la terre? L'acheteur payeur n'est pas toujours la meilleure solution, mais certe, c'est la solution la plus facile. Je ne suis pas contre le recyclage, l'économie des matières polluantes, et je veux valoriser mes déchets, mais la solution proposée me semble être un sparadrap minuscule sur une plaie géante.  Une solution partielle imposée au bout de la chaine de consommation alors que les grosses industries s'en balancent. Oui j'achète des sacs en plastique parce que j'oublie toujours les miens. Mais lorsque je déballe mes produits, j'ai une montagne de plastique non recyclable à la maison. Un pas en avant, deux en arrière.

 

Les grandes surfaces ne sont pas mieux. On achète des quantités industrielles que l'on finit par jeter. Combien de fois je me bats avec les emballages afin d'en arriver au produit? J'ai littéralement une artillerie dans la cuisine, couteaux, hache, scie tronçonneuse.  Et puis il y a tous les produits non alimentaires scellés dans le plastique tellement dur, qu'une boite en acier trempé ne serait pas plus facile à ouvrir. L'autre jour j'ai acheté une oreillette pour mon cellulaire. Même les ciseaux en arrachaient. Ce fut un combat d'au moins 5 minutes pour sortir la minuscule oreillette de son carcan. Je me suis lacérée avec mon couteau, je me suis égratignée un bras avec un bout de plastique...aidez-moi! J'imagine que c'est moins cher pour les industries d'utiliser ces plastiques moulant que de se creuser la tête pour emballer les produits d'une façon intelligente. À quand une législation qui imposera des standards aux entreprises?

 

La culpabilité c'est payant pour quelqu'un, mais pas pour moi!

Longtemps  j'ai fait mon épicerie avec un panier en osier que j'avais acheté au marché public d'une dame qui venait du Burkina Fasso. Elle l'avait tressé. Elle les vendait sans emballage, ni sac. J'ai essayé de me le mettre sur la tête pour respecter la tradition, mais bien vite, je me suis rendu compte que c'était s'en doute plus facile avec un pain sans levain et deux papayes, que trois cannes de soupe, une boite de comet, un chip au vinaigre et une grosse bière tablette.

 

Puis, j'ai essayé. J'ai essayé, je vous le jure, de mettre mes sacs dans l'auto. Après maintes tentatives infructueuses, j'y suis arrivée. Le hic c'est que j'ai commencé à les oublier dans l'auto. J'ai au moins pour 18$ dollars de sac à 1$, pour 12 piastres de sac à 5 cents et je passe mon temps à acheter des sacs pour ne plus acheter des sacs. Trouvez l'erreur!

 

Plus j'y pense, plus je me dis qu'à force d'entendre le même discours culpabilisant à mon égard et voir le contraire tout autour de moi, j'en ai marre. Je ne veux plus avoir un comportement écologique, je ne veux plus payer 5 cents pour mes sacs. Non, je ne veux plus payer pour mes sacs, je veux devenir responsable sans avoir un fusil sur la tempe.

 

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4 juin 2011 6 04 /06 /juin /2011 00:01

codebarC'est décidé! Je change mon nom pour BM67C5-P14X. À quoi bon s'appeler Gilberte, Benoît ou Lucie?  Être quelqu'un dans la société d'aujourd'hui, c'est être un ID et un mot de passe. Comme j'en avais au moins 464 différents, j'ai décidé d'en être qu'un seul. Comme ça, plus de confusion pour personne, moi la première. Si mon cerveau était un disque dur, il y a belle lurette qu'il aurait ''sauté''. Comptez toutes les fois où vous devez vous identifier ''informatiquement'', c'est hallucinant! L'autre jour j'ai compté combien d'ID et de mots de passe j'avais accumulé au fil des dernières années,je suis arrivée à la somme de 63! Juste au bureau j'en ai 17! Comment en sommes-nous arrivés là? Avant que l'ordinateur prenne une si grande place dans nos vies, nous avions notre nom et prénom, notre numéro d'assurance sociale  et quelques numéros de compte de banque. Aujourd'hui, j'ai même un ID et un mot de passe pour acheter mes billets de cinéma ou louer un CD au club vidéo! C'est assez!

 

Chacun a son système pour définir les fameux mots de passe. S'en souvenir devient toute une gymnastique intellectuelle, c'est entre autres pour cela que je me suis mise au sudoku. Il parait que ça aide.... Tout y passe, les animaux domestiques, le nom des enfants, les anciens numéros de téléphone, les dates de naissance, etc. Les inspirés du moment choisiront un mot sur une revue devant eux ou celui d'un objet qu'ils regardent. Tiens, l'autre jour, le fils de mon amie Dominique est allé au club vidéo et a choisi l'heure comme mot de passe, 21 h 51. Le problème c'est que lorsque Dominique a voulu se louer un film une semaine plus tard, il était 19 h 22! Il arrive un moment où l'on a plus d'inspiration, c'est la panne sèche.  Avez-vous récemment essayé de vous créer une nouvelle adresse courriel? Simon Lachance82? Béatrice Lamothe 782? Petite fleur du mal 909?  Winnie l'ourson1964?  unautrecafesvp! J'en suis rendue à écrire des phrases. Remarquez que celle-là, j'ai réussi à l'utiliser pour créer mon blogue. Toutefois, à mon avis, le plus triste c'est de voir les personnes âgées confrontées à cette folie. Tout va trop vite pour elles et elles n'ont pas l'habitude ni la mémoire pour fonctionner avec les nouvelles technologies. L'autre jour j'étais à la banque et une vieille dame était confondue par le guichet. Elle se retourne et me demande si je peux l'aider. C'était mal parti. Elle avait appuyé par mégarde sur la touche "chinois" et l'écran affichait... euh, du chinois. Comment peut-on offrir ce choix au Québec? Y-a-t-il tant de Chinois? Je n'ai rien contre les Chinois, mais j'aurais accordé cet honneur à la nationalité qui a participé le plus à fonder notre pays. J'aurais opté pour l'italien. Et puis c'est une si belle langue. Mi amor quèssssé que tou veux hen? Tou veux rrrrétirrrrer ou tou veux dépozzzé et combien là? Hen, combien tou dit? Tou è cèretaine dé ça bella? Grazie mille, et tou réviendra mé voir bientôt hen bella? Cioa mi amor Enfin! Je reviens à ma grand-maman. Je retire sa carte et nous recommençons du début. Inscrivez votre code madame. Je fais un pas en arrière, car je suis de nature discrète. Soudain j'entends, 1-3-5-7... je la regarde et en pressant chaque touche, elle nomme les chiffres à voix haute. « Chu-chu,chut madame, il ne faut pas le dire à voix haute, votre code doit rester secret! » Je me retourne et quatre personnes rigolent. Malheureusement, les personnes âgées sont des proies faciles pour les voleurs sans scrupule. J'ai essayé de lui expliquer les étapes, mais je doute qu'elles s'en souviennent la prochaine fois. Les grands-mamans et les guichets automatiques, c'est une mauvaise combinaison.

 

On vient à se demander comment gérer toutes ces combinaisons et tous ces identifiants? Mon constat? J'ai désormais plus de personnalités que Sybil pardis! Je sais qu'il existe des logiciels pour cela, mais j'imagine qu'il faut un autre mot de passe pour y accéder. Franchement, je n'ai plus d'imagination, pas assez d'animaux domestiques et je n'arrive même plus à me souvenir de mon numéro de téléphone, ni de mon code postal!

 

Notre société est individualiste et nous sommes devenus des numéros. Pour mes amis, mon prénom veut encore dire quelque chose, mais je crains que cela ne change. Comme moi, les nouvelles générations deviendront des codes upc. On « scannera » une personne dans un bar et on arrivera à obtenir toute l'information que l'on désire.  Plus de quel est ton signe ou ton parfum. À quoi bon parler? Déjà la nouvelle génération a mis au second plan la parole au profit du texto, mais je vous en reparlerai en détail une autre fois.

 

Ma famille s'appellera donc désormais la famille P14X, ma mère portera fièrement le prénom de BM6 et mon père 7C5. Je serai la somme. C'est logique, cartésien et de bon goût. Je crois que grâce aux chiffres, nous pourrons élaborer des combinaisons généalogiques infinies. Dr. Spock aura de quoi être fier! Personnellement, cela me décourage. Mais il faut être de son temps, on n’arrête pas le progrès qu'ils disent... Au moins, je saurai que je deviens vieille le jour où je ne pourrai plus me souvenir de tous mes mots de passe.

 

Mais que faisions avant le boum de l'informatique? On s'écrivait des lettres au crayon de plomb et on les postait, on se levait pour changer un des quatre postes de télé et on allait à la banque voir Madame Lalancette, c'était la plus gentille, pour retirer  50$ pour la semaine. Je me souviens lorsque ma mère m'amenait à la Caisse Pop pour déposer 5$ dans MON compte chaque mois. On attendait dans la file, ma mère discutait avec des voisins, je comptais tous les objets de couleur rouge que je pouvais voir, puis enfin, on arrivait au guichet de madame Lalancette. C'était une grosse femme blonde avec des yeux rieurs qui me faisait sentir comme une grande dans tous les sens du terme. Elle ne manquait pas de me dire que j'avais grandi depuis la dernière fois. Comblée, je lui répondais que je désirais mesurer au moins 9 pieds (c'était avant le système métrique et avant de connaître les garçons) et elle éclatait de rire. Sur le bout des pieds, car le comptoir était trop haut, j'observais solennellement Madame Lalancette écrire des lettres et des chiffres sur un petit bordereau. Elle me le glissait sous le nez et me demandait de signer! Moi! Pas ma mère. Alors, je m'appliquais,le bout de langue sortit, parce que j'étais plutôt une adepte du crayon de cire que de la plume à chaînette. Elle prenait mon 5$ et me donnait un reçu. Je sortais de la Caisse et je devais mesurer au moins 9 pieds de fierté. Dommage que ces petits rituels n'existent plus aujourd'hui. Dès leurs plus jeunes âges, les enfants accumulent des ID et des mots de passe. Dès quatre ans, on les plante devant la télé ou un ordinateur et ils apprennent leurs mots de passe avant d'aller à l'école, mais combien en auront-ils dans vingt ans?

 

Être un numéro, cela peut être rassurant pour certains. On peut aussi facilement se cacher derrière un numéro. Mais un numéro, ce n'est qu'un numéro. C'est triste un numéro...

 

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28 mai 2011 6 28 /05 /mai /2011 03:36

Customer.loyality.cards.largeselectionJe suis fidèle c’est vrai, je n’ai qu’à ouvrir mon porte-monnaie et vous allez me croire. Le problème c’est qu’il n’est plus question d'avoir un simple petit porte-monnaie discret nooooooooooooo. Le mien est extensible comme une valise de voyage afin que je puisse y glisser mes 82 cartes fidélités. Points ici, rabais là, il y a une carte pour tout aujourd'hui. Ça me prend 14 ans avant d'avoir un rabais décent ou une récompense du genre « épluche patate » que j'ai finalement payé 467$ au bout du compte, pas grave! Envoye, chlick-a-chlick la carte à point. Le pire, c'est que l'on finit toujours par acheter quelque chose dans un magasin où on a pas la fameuse carte. Au début j’étais plutôt du genre facile. On me souriait et je disais oui immédiatement. Aujourd’hui, dès que le caissier tente d’ouvrir la bouche, je lance un « tutututututututut…tut »! Je ne veux plus de rabais, c’est compris? Je désire payer le plein prix! J’en viens à me demander comment puis-je affirmer que je suis fidèle si j’ai une carte fidélité de tous les magasins?

On pourrait penser que mon problème s’arrête là. Eh bien non! À votre porte à chaque semaine, vous pouvez toujours compter sur elles. Les fameuses circulaires. Elles aussi elles veulent que vous économisiez…. Toutefois, il y en a certaines pour qui je craque. La circulaire Canadian Tires par exemple. Je suis une fidèle lectrice. Pour moi, le premier signe indéniable que l'été est à nos portes, c'est quand la circulaire Canadian Tire présente, pour la première fois de la saison, les bicyclettes au lieu des interminables morceaux d’équipements de hockey. Tout à coup, je me fous de la température, je sais qu'il est temps de serrer mon linge d'hiver, de changer mes pneus et d'entreprendre mon ménage du printemps.  En fait, cette circulaire me fascine. C,est plus fort que moi, j’ai toujours envie d'acheter une poele à 55% de rabais chaque semaine!  Il y a vraiment de tout pour toutes les familles... canadiennes. Un peu pour madame, un peu pour monsieur... Et puis surtout, beaucoup de culture générale. C'est justement grâce à cette circulaire que j'ai pu parfaire mes connaissances des outils et de leurs marques. Sableuse, ponconneuse, cloueuse, perceuse, banc de scie sauteuse...Makita, DeWalt, Motomaster! Et dans les dernières pages, j'ai pu apprendre mon vocabulaire de char. Bougie, alternateur, amortisseur, jambe de suspens, pignons, crémaillère, etc. Quelle joie d’enfin voir tous ces mots en images. * Soupir * Parfois je joue à l'émission The Price is right en me demandant, mais combien peuvent coûter des choses que je n'achèterai jamais dans ma vie. Hum... une paire de bottes à pêche qui va en haut des genoux par exemple. Ou encore  un habit - une pièce - pour faire du ski-doo? La circulaire Canadian Tires détient toutes les réponses.

Je suis plutôt intriguée par la circulaire de Walt-Mart qui nous présente les familles de ses employés de Saskatoon ou Red Dear. Serais-je plus encline à acheter le pantalon à élastique en fortrel de Britney, la troisième cousine de Mary-Ann qui est commis de bureau au siège social de l'entreprise à London en Ontario? Pas certaine... Ah mais au moins, c'est du vrai monde qu’ils disent! Peut-être, mais je préfère quand même voir une nana top niveau et imaginer ma tête sur son corps « Photoshopé». C'est la même chose chez le coiffeur quand j'apporte la photo de Scarlett Johansson en disant « je veux la même chose ». Laissez-moi rêver un peu!

Je me souviens des gros catalogues de Sears ou Eaton lorsque j'étais jeune. Il y avait principalement deux sections qui attiraient mon attention: celle des jouets et celle des sous-vêtements. Voir pour la première fois ses adonis ou ces Barbies annonçant une éventuelle transformation de mon corps, c'était impressionnant. Même si je feuilletais le catalogue dans son entièreté, je prenais quand même un peu plus de temps pour mes sections préférées. Encore aujourd'hui, je suis perplexe devant les poses et les fascias que l'on demande à ces mannequins du prêt-à-tourner. Je me demande parfois, si je découpais tous ces modèles, quel genre de photoroman pourrais-je inventer? En plus, j'ai remarqué que deux expressions faciales se dénotent: la joie excessive de porter le vêtement ou un air pensif, presque mélancolique. Pour lce qui est de la seconde, j'imagine les espoirs déchus d'une petite fille qui rêvait de devenir un super modèle international et qui finalement se retrouve en page 3 du catalogue de Rossy.

Et puis il y a toutes les circulaires alimentaires. J'avais une voisine qui faisait 42 km pour acheter les items en ventes dans 5 épiceries différentes.

-        Mais où est l'économie lui demandais-je à chaque fois.

-        C'est la satisfaction d'avoir acheté les produits les moins chers, c'est comme une course au trésor pour moi.

-        Ah?

Elle avait même un livre dans lequel elle notait ces économies pour savoir combien elle avait épargné à la fin de l'année. Wow! C'est, selon moi, un emploi à temps plein ça! Comme j'en ai déjà un, je passe mon tour. Si le rabais s'offre à moi, me titille, me fait saliver, je cède, mais jamais j’organiserai un itinéraire pour mon d'épicerie. Et puis, je ne suis pas habile pour déchirer ces satanés coupons sans détruire une page entière. Avec les épiceries à grande surface, faire l’épicerie nécessite désormais un dix roues. Les quantités offertes sont ridicules sous prétexte de me faire économiser. Ai-je besoin d’une palette de bouillon de boeuf? Oui, mais vous économisez 5$ si vous achetez 10 boites. C’est à ce moment précis qu’il faut éteindre l’interrupteur. Sinon on se met à trop penser…

Hum…10 boites de bouillon de poulet, je vais au moins acheter cela en un an… Non, mais c’est vrai, quelques rizzotos, quelques soupes, quelques potages…

D'accord, donnez-moi une palette de bouillon de poulet et une de bouillon de boeuf! J’ai parfois l’impression d’être « acheteuse » pour la famille Dion au complet. 

Les belles-soeurs de Tremblay collectionnaient les timbres, aujourd'hui on collectionne les circulaires et on achète en palette. Les banques alimentaires affirment qu’au Québec, 300 000 personnes ne mangent pas à leur faim quotidiennement. Y-a-t-il quelque chose qui cloche quelque part?

 

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21 mai 2011 6 21 /05 /mai /2011 00:00

6628783-un-panneau-de-signalisation-routi-re-avec-des-pointJ’ai perdu le Nord vers l'âge de six ans. Je ne l'ai jamais retrouvé! Je revenais tranquillement de la maternelle, à deux rues de chez moi, et j'ai vu un drôle d'oiseau. Il volait de branche en branche en roucoulant. Il était si beau. Je devais le suivre. Quand mon attention s'est volatilisée, j'ai réalisé que je ne savais plus où j'étais. Heureusement qu’à la petite école, nous venions d'apprendre, quelques jours avant, notre adresse. Toutefois, comme je souffre d'une légère dyslexie, je n'étais plus certaine si mon adresse commençait par 87 ou 78... C'est finalement un bon samaritain qui m'a reconduite à la maison après m'avoir calmée un peu, car prise d'anxiété, je ne me souvenais plus de rien, sauf de la couleur de ma maison. C'est alors que ma mère m'a accrochée au cou, mon nom et mon adresse. Encore aujourd'hui, je me dis parfois que je devrais porter ce collier, juste au cas où. 

 

On peut diviser les gens en deux catégories. Ceux qui ont une boussole interne et ceux qui ne l'ont pas. Vous avez deviné, je fais partie de la seconde catégorie. ''Regarde sur une carte!'' me dit-on sans cesse. Le problème c'est que même avec une carte, je ne me retrouve pas plus. Tout est trop petit, et lorsque je ne connais pas les rues, je suis incapable de les mémoriser. Les cartes imprimables sur internet m'ont aidée pendant un certain temps, car en plus de la carte, il y avait la description du chemin. Toutefois, j'aurais souhaité des informations plus précises du genre : « tournez à la maison rouge avec les volets blancs, puis continuez jusqu'au stop crochi et virez à droite à la banque d'épargne. Vous arriverez lorsque vous verrez votre oncle Robert tondre sa pelouse en vous envoyant la main ». Mais bon, la vie n'est pas toujours aussi simple. 
 

Dans la catégorie des ''orientés', il y a une sous-catégorie : ceux qui connaissent tellement bien leur petit chemin « spécial », qu'ils vous donnent des indications en quelques phrases incompréhensibles:

 

- Écoute bien, c'est facile. En sortant de mon entrée, tu tournes à droite, au deuxième arrêt-stop tu tournes à droite encore, mais tu gardes la gauche. Tu roules pendant trois rues et puis là, tu tournes à gauche, puis encore à gauche avant de tourner à droite au prochain arrêt. Tu prends la fourche vers le Nord, attention pas vers le Sud. Puis tu reviens un peu sur tes pas, et puis bla, bla, bla, bla, bla, bla, bla...

- Mais Steeeve, je tourne à gauche ou à droite en sortant de ton entrée? 
 

L'avènement du GPS m'a littéralement sauvé la vie. C'est l'une de ces petites machines technologiques qui m'a permis de rehausser mon estime de moi, et de croire que je suis capable de me rendre du point A au point B.  Je n'ai toujours pas compris la différence entre le chemin le plus court et le chemin le plus rapide, mais je sais que cela viendra. Cela dit, faut-il encore comprendre ce qu'elle la « machine » raconte, car à ce jour, je n'ai pas encore trouvé celle qui prononce bien en français. Et puis souvent, à la croisée des chemins, je ne sais pas par quel tour de force, j'arrive encore à prendre la mauvaise direction. Si vous voyez une auto dans la bande blanche juste ente l’autoroute et une sortie, envoyez-moi la main! C,est à ce moment précis que la fameuse phrase se fait entendre dans l'habitacle, « Recalcul en cours ». C'est une phrase que j'entends souvent. Celle-là, le GPS la prononce très bien. Tout se complique durant le fameux recalcul, car le temps qu’il met pour analyser toutes les cartes d'Amérique du Nord, j'ai le temps d’angoisser sérieusement. Je sais que je vais dans la mauvaise direction et lui, il le sait aussi puisqu'il me l'a dit, mais pourquoi prend-il son temps pour me dire quoi faire! Ma petite auto, celle sur l'écran, est dans une zone noire entre deux routes et je commence à hyperventiler. Si j'avais emprunté le chemin de la quatrième dimension? Nooooooooon! La seule chose qui me console c'est que je me dis que peut-être que mon « Moi » dans cette dimension possède un excellent sens de l'orientation. Enfin, quand je suis au volant, même le guizmo ne semble pas en croire ses circuits, et je sais qu'il surchauffe dès que je mets la clé dans le contact. Heureusement, ils n'ont pas encore réussi à programmer des émotions dans ses petites machines, car je n'ose imaginer ce que mon GPS pourrait me répondre. Mais mes amis, pour cela, il y a souvent un passager qui s'en charge. 
 

Le GPS est quand même moins stressant que mon ami George, qui préfère conduire. C'est vrai, il y a ceux qui aiment avoir le contrôle du volant et ceux qui préfèrent rester libres de leurs deux mains. Lorsqu'il est dans le siège du passager, ça le chatouille, car il préfère toujours prendre SON chemin préféré. Lui, il a une carte géographique dans sa tête. Il connait tous les raccourcis, tous les détours les plus courts. Un vrai chauffeur de taxi. Notre seul problème c'est que lorsque je conduis, j'aime avoir le contrôle. J'aime décider de la route qui nous mènera à destination, même si je n'ai aucune idée où je vais. Je dois être honnête, mon chemin est la plupart du temps celui du GPS, car à plus de deux rues de mon domicile, je pourrais tout aussi bien être à Saskatoon et ça ne ferait aucune différence. Donc, avec George, ce n'est pas reposant. Surtout lorsque j'entretiens une conversation, car comme je réfléchis pour épouser une certaine cohérence dans mes propos, c'est comme si je suivais un oiseau qui roucoule de branche en branche. Je parle et soudain je perds les infimes notions d'orientation que la vie m'a donnée. Je le sens qui stresse, ça me fait stresser à mon tour, et je me perds! J'arrive même à lui faire perdre la carte quelquefois.

 

Enfin, j'assume. Mon sens de l'orientation est inexistant. Je vous ai parlé de la petite voix qui nous dicte souvent quoi faire, et bien avec le temps, j'ai compris que derrière un volant, je dois faire exactement le contraire de ce qu’elle me dit. À mon grand désespoir, l’issue reste la même, car le jour où je décide de l’écouter je me perds et le jour où je décide d’en faire qu’à ma tête… je me perds. Le bon côté c'est que je découvre des endroits que je n'aurais jamais vu autrement. Des champs de blé d'Inde inconnus des citadins, des villages qui ne doivent exister que dans l'imagination ou encore le point X qu'aucun programmeur de GPS n'a pensé mettre sur une carte.
 

Un autre problème auquel je dois faire face avec mon ami le GPS, c'est la distance en km.''Tournez dans 1.6 km'' , ''Virage imminant dans 700 mètres'', Pardon? C'est combien long 700 mètres? Soudain l'envie irrésistible me prend de tourner à chaque coin de rue. 700 mètres c'est proche ou c'est loin? Est-ce proche comme... le prochain coin de rue ? Je n'en ai pas la moindre idée! Selon moi, ça dépend de la personne. Pour moi 700 mètres, c'est proche, je dois activer mon clignotant. Et puis, à trop regarder le dessin, surtout lorsqu'il fait soleil et que la définition devient presque nulle,  je rate ma sortie ou la satanée rue sur laquelle je devais tourner, car j'avais les yeux rivés sur l'écran. Trop de chose à déchiffrer en même temps, le dessin, la voix qui déforme les mots, les pancartes de rue arrachée ou tellement déformées qu'il faudrait que j'arrête et je me contorsionne pour pouvoir les lire.  Et puis sans compter que c'est habituellement à ce moment-là que la batterie de l'appareil se décharge. 
 

Si seulement mon manque d'orientation se limitait à l'automobile. Je suis incapable de déchiffrer les cartes dans les pentes de ski, les sentiers pédestres, le métro (celui de Paris ou de Londres!), c'est inévitable. J'ai même peur de me perdre dans les maisons que je ne connais pas! Maintenant je ne porte plus mon nom et  mon adresse au cou, j'ai une petite carte sur laquelle on peut lire: '' Je suis ici'', au moins pour moi, c'est rassurant...

 

         

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